vendredi 27 mars 2009

Corps et âmes de Frank Conroy

A New York, dans les années quarante, Claude Rawlings, qui vit seul avec une mère excentrique, se découvre le don de la musique au contact d'un petit piano caché au fond de l'appartement où il passe de longues journées seul. "Ce livre est l'histoire d'un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage le conduira dans les salons des riches et des puissants, jusqu'à Carnegie Hall...".
Histoire d'amour, histoire d'amitié, Corps et âme nous plonge dans le quotidien d'un musicien de haute voltige. Nous le suivons dans les différentes étapes d'un apprentissage exigeant, découvrant, parfois avec stupeur, la technicité que requiert la pratique d'un instrument au plus haut niveau, partageant l'implication et la passion du musicien. Mais ce qui fera la différence, en bout de course, sera la force du mental. Là est l'âme du génie.
Entrer dans la peau d'un virtuose est une expérience unique. On se surprend parfois, tel un complice, à jubiler de la surprise que Claude, enfant prodige, provoque dans son entourage. On s'attache à lui, à sa simplicité, à sa sensibilité. On s'émeut de sa relation avec celui qui deviendra son mentor et qui le conduira à la réussite dans le sens le plus noble du terme, celui de l'accomplissement de soi, le marchand du magasin de musique. Il y a une ambiance dans ce livre. Ambiance new-yorkaise des années 50. On voit défiler le film en noir et blanc, qui peu à peu se colorise. Et on entend la musique « au centre du livre, musique classique mais aussi le jazz, dont le rythme très contemporain fait entendre sa pulsation irrésistible d'un bout à l'autre du roman". Ce libre est beau et original. C'est un joli cadeau au sens propre comme au sens figuré.

Lire aussi cette critique : http://strictement-confidentiel.com/content/view/648/37/

1 commentaire:

Anis a dit…

J'ai beaucoup aimé également la plume de Frank Conroy, cette extrême délicatesse, et la musicalité de l'écriture, le tempo du roman. Je l'ai lu deux fois à quelques années d'intervalle, et la deuxième fois, je l'ai autant aimé.