mardi 30 septembre 2008

Cousine K de Yasmina Khadra


J’aurais pu choisir d'évoquer Les hirondelles de Kaboul, L’attentat ou Les sirènes de Bagdad qui sont les trois excellents romans de la trilogie que Yasmina Khadra a consacré à l’incompréhension de deux mondes que tout opposent, l’orient et l’occident. Mais il me semble peut-être plus intéressant d’évoquer cette petite œuvre assez bouleversante du même auteur (une centaine de pages) que j’ai eu aussi beaucoup de plaisir à lire, et qui est sans doute moins connue. « Hanté par la mort de son père, ignoré par sa mère, blessé par l’absence de son frère adoré, un jeune algérien de l’après-guerre se laisse peu à eu envahir par ses sentiments pour sa belle cousine. Très vite, cet amour devient obsession et névrose. Comment s’approprier cette fille capricieuse, si proche et pourtant inaccessible ? Entre les deux adolescents, une relation de victime à bourreau s’installe. Croyant apaiser sa souffrance, l’amoureux envisage de se venger de l’indifférence. Une tragédie se prépare ». On retrouve l’écriture somptueuse de Khadra, vocabulaire riche et imagé, justesse de l’observation, profondeur du récit, lequel étant rédigé à la première personne nous plonge dans la peau de ce malheureux garçon mal aimé. « Il est des êtres à qui rien ne réussit. Malhabiles, la main qu’ils tendent à leur prochain l’éborgne. Ils s’en désolent, mais refusent de ranger leurs points dans leurs poches. Ils se veulent utiles, s’appliquent à aimer les gens en vrac, sans critère ni contrepartie, quelquefois avec une sincérité surfaite que rien ne justifie, sinon le besoin morbide de se croire capable de donner malgré son statut de démuni. »… »Cousine K me trouvait ainsi : détestable jusque dans ma générosité ». Récit noir, cruel, captivant. Livre compacte qui laisse à la fois un goût amer et un très léger parfum d’orient.
Pour en savoir + sur Yasmina Khadra (qui se cache sous ce prénom féminin de Yasmina ?)
Et le site officiel :

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