vendredi 7 novembre 2008

Le Montespan : un Teulé jubilatoire

Lorsqu'il m'a dédicacé le livre, à la librairie de Trouville, je ne connaissais pas Jean Teulé. Jamais lu un livre de lui, rien. L'avais vu, je crois, une fois à la télé. Il a dit que son livre avait été bien accueilli par la critique, notamment par les deux inquisiteurs de l'émission de Ruquier, le samedi...Pour une fois, ils étaient tombés d'accord, ce qui m'a fait penser que Jean Teulé, pour faire ainsi l'unanimité devait posséder bien du talent. Et cela fut...."En 1663, Louis-Henri de Montespan, jeune marquis désargenté, épouse la somptueuse Françoise « Athénaïs » de Rochechouart. Lorsque cette dernière accède à la charge de dame de compagnie de la reine, ses charmes ne tardent pas à éblouir le monarque – à qui nulle femme ne saurait résister. D’époux comblé, le Montespan devient alors la risée des courtisans. Désormais, et jusqu’à la fin de ses jours, il n’aura de cesse de braver l’autorité de Louis XIV et d’exiger de lui qu’il lui rende sa femme.Lorsqu’il apprend son infortune conjugale, le marquis fait repeindre son carrosse en noir et orner le toit du véhicule d’énormes ramures de cerf. La provocation fait scandale mais ne s’arrête pas là. Le roi lui a pris sa femme, qu’à cela ne tienne : il séduira la sienne. Une fois introduit dans la chambre de la reine, seule la laideur repoussante de celle-ci le fera renoncer à ses plans. À force d’impertinences répétées, l’atypique, facétieux et très amoureux marquis échappera de justesse à une tentative d’assassinat, puis sera exilé sur ses terres jusqu’à sa mort. En ayant porté haut son indignation, y compris auprès du pape, le marquis de Montespan fut l’une des premières figures historiques à oser contester la légitimité de la monarchie absolue de droit divin. Il incarne à lui seul l’esprit révolutionnaire qui renversera un siècle plus tard l’Ancien Régime. Après avoir si brillamment dépeint le Moyen Âge dans Je, François Villon, Teulé, qui a le don de brosser l’atmosphère d’une époque, restitue le temps des précieuses ridicules et des salons mondains, comme celui des chansons paillardes et des crasseuses garnisons du roi. Son style emprunte aussi bien à la verve des fabulistes dont Mme de Montespan fut la protectrice, qu’à la grivoiserie populaire. Et nous fait reprendre goût, par son humour irrésistible, à la saveur d’une langue piquante et imagée…"
Ce que j'aime chez Jean teulé : son intelligence + son impertinence (parfois crue je vous l'accorde) + son amour des gens + sa simplicité....et son humour décapant. Le Montespan n'est ni un ouvrage historique "savant" ni un roman historique trop romancé comme on en trouve souvent. La réussite tient à la capacité de Teulé à restituer l'atmosphère d'une époque, d'un univers. C'est intelligent et jubilatoire.
http://www.julliard.fr/livre.asp?code=978-2-260-01723-3

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