mardi 8 septembre 2009

La vie est ailleurs, Milan Kundera


Epopée ironique sur l'adolescence, La vie est ailleurs un ouvrage corrosif sur la poésie et les poètes, qui mêle les thèmes de l'enfance, de la maternité et de la révolution. Milan Kundera raconte l'histoire de Jaromil, enfant couvé qui choisit, sous l'influence maternelle, de devenir poète. Un désir aux accents de fuite pris au piège d'une mère qui l'étouffe et d'une société qui le rejette. Jaromil est touchant et ridicule, en mal d'oxygène. Il a besoin d'exister, de s'affirmer. La poésie lui donnera quelques maigres joies mais c'est la révolution qui lui permettra enfin de gagner un peu de pouvoir. Ou tout du moins d'y croire. Ouvrage corrosif donc. Dans le contexte de la Tchékoslovaquie, Milan Kundera montre comment la poésie a été instrumentalisée par la révolution. Dans un contexte plus général, il ose remettre en cause les poètes, se moquer de leurs vers, pointer ouvertement leur faiblesse et leur besoin de reconnaissance.

Comme tous les ouvrages de Milan Kundera, La vie est ailleurs se lit à plusieurs niveaux. Cest pour cela qu'en dépit d'une écriture facile d'accès, l'oeuvre de Kundera demande réflexion et concentration. Elle a le mérite de créer chez le lecteur un véritable dialogue intérieur. François Ricard qui a largement analysé l'oeuvre de Kundera explique qu'elle est une des plus exigeantes qui soit. Pour commencer, peut-être mieux vaut s'attaquer à "L'insoutenable légèreté de l'être", "la plaisanterie", ou même "La valse aux adieux". Ecrire sur l'oeuvre de Milan Kundera est un exercice périlleux que je repousse depuis le début de ce blog.
C'est pourtant l'écrivain dont j'ai lu le plus grand nombre d'oeuvres, romans et essais. C'est celui auquel je voue la plus grande admiration.

1 commentaire:

Antoine a dit…

Je comprends ton admiration pour Kundera, c'est un auteur que j'apprécie aussi beaucoup.
"La vie est ailleurs" m'a beaucoup plu même si j'ai préféré d'autres titres de l'écrivain, notamment "L'insoutenable légèreté de l'être".