Eloge du mariage, de l’engagement et autres folies : le titre était très séduisant. Accrocheur même ! Lorsque j’ai acheté cet ouvrage de Christiane Singer (qui était pour moi une inconnue) au rayon livres d’une grande surface, je pensais que j’allais vivre un moment assez léger (à cause « d’autres folies »), peut-être amusant, me disant à moi-même que j’allais me plonger avec délice et facilité dans ce livre de femme, écrit par une femme, sur un thème passionnant : celui du tiraillement entre le désir de réussir son union « jusqu’à la mort » et celui de vivre et revivre les joies d’une première rencontre. Ce livre a attisé ma curiosité, je me demandais bien quelles réponses cette Christiane Singer pouvait apporter, prévenant son lecteur dès la 4e de couverture : « Or, pour vivre ces exigences contradictoires et d’égale dignité sans être écartelé, il n’y a aucun secours à attendre ni de la philosophie, ni de la morale, ni d’aucun savoir constitué » (gloups). J’ai été séduite par le style et la profondeur de Christiane Singer dès le premier chapitre. Etonnée tout au long du livre par sa réflexion, son introspection, l’utilisation d’images particulièrement pertinentes pour défendre et illustrer ses idées, bref un ouvrage qui dépasse les petites crises d’existentialisme, pour aller au delà du simple clivage. Ses références religieuses m’ont parfois un peu gênée, ne me reconnaissant pas dans sa foi, mais elles ne viennent pas entacher le discours qui pourrait être aussi bien porté par la plus grande laïcité. Christiane Singer me rassure sur cette question de la religion lorsqu’elle dit que mettre l’homme à l’abri des violences qui l’entourent et qui l’habitent, sous la cloche à fromage de la morale et de la catéchèse rejoint le vieux rêve fondamentaliste des églises et des institutions.
Passages et idées retenus :1/ « Ce qui rend le mariage si lumineux et si cruellement thérapeutique, c’est qu’il est la seule relation qui mette réellement au travail. Toutes les autres relations aventureuses et amicales permettent les délices de la feinte, de l’esquive, de la volte-face et de l’enjouement. Obstiné, têtu, doté d’une tête chercheuse que rien ne distrait de son but, le mariage n’est d’autres que la quête en chacun de sa vérité. Il fait expérimenter la relation réelle, vivante, celle qui n’esquive rien. »… « Car mieux vaut encore mettre l’autre à dure épreuve que lui manifester une bienveillance de bon aloi qui n’engage à rien ».
2/ « « L’espérance que la fulgurance même puisse se conserver est la racine du drame. » « Car la débâcle ne vient-elle pas de notre attachement à telle ou telle forme qu’à prise l’amour à un moment de notre vie – le plus souvent à son tout début – et de notre désir de la conserver telle à tout prix ? »
3/ « Le cadeau que je peux te faire, c’est de retirer de toi toute la volonté de transformation que j’y ai mise – par zèle ou par ignorance – la retirer de toi pour la remettre où elle a sa vraie place : en moi ».
4/ « Si l’un des époux ne supporte pas que l’autre vibre, vive et aime en dehors de sa présence, s’il se met à rêver d’être la seule source de son bonheur, il peut avoir au moins une certitude : celle de devenir très vite la seule source de son malheur ».
5/Conclure, devant le jardin ravagé, qu’il est inutile de cultiver son jardin, qu’il est plus simple de ne pas même commencer à le cultiver, de le laisser dès le début à l’abandon, serait de refuser de faire œuvre d’humanité »
6/ Devant une toile immense dont il ne verrait pas les bords, tout peintre aussi génial fût-il baisserait les bras. C’est la restriction de la toile, sa limitation même qui exaltent ses pinceaux ».
7/Et encore un passage qui dit plus joliment que je ne le ferai que l’amour se renforce lorsque l’on réussi à passer le cap des épreuves. Et qu'il se simplifie aussi.
Passages et idées retenus :1/ « Ce qui rend le mariage si lumineux et si cruellement thérapeutique, c’est qu’il est la seule relation qui mette réellement au travail. Toutes les autres relations aventureuses et amicales permettent les délices de la feinte, de l’esquive, de la volte-face et de l’enjouement. Obstiné, têtu, doté d’une tête chercheuse que rien ne distrait de son but, le mariage n’est d’autres que la quête en chacun de sa vérité. Il fait expérimenter la relation réelle, vivante, celle qui n’esquive rien. »… « Car mieux vaut encore mettre l’autre à dure épreuve que lui manifester une bienveillance de bon aloi qui n’engage à rien ».
2/ « « L’espérance que la fulgurance même puisse se conserver est la racine du drame. » « Car la débâcle ne vient-elle pas de notre attachement à telle ou telle forme qu’à prise l’amour à un moment de notre vie – le plus souvent à son tout début – et de notre désir de la conserver telle à tout prix ? »
3/ « Le cadeau que je peux te faire, c’est de retirer de toi toute la volonté de transformation que j’y ai mise – par zèle ou par ignorance – la retirer de toi pour la remettre où elle a sa vraie place : en moi ».
4/ « Si l’un des époux ne supporte pas que l’autre vibre, vive et aime en dehors de sa présence, s’il se met à rêver d’être la seule source de son bonheur, il peut avoir au moins une certitude : celle de devenir très vite la seule source de son malheur ».
5/Conclure, devant le jardin ravagé, qu’il est inutile de cultiver son jardin, qu’il est plus simple de ne pas même commencer à le cultiver, de le laisser dès le début à l’abandon, serait de refuser de faire œuvre d’humanité »
6/ Devant une toile immense dont il ne verrait pas les bords, tout peintre aussi génial fût-il baisserait les bras. C’est la restriction de la toile, sa limitation même qui exaltent ses pinceaux ».
7/Et encore un passage qui dit plus joliment que je ne le ferai que l’amour se renforce lorsque l’on réussi à passer le cap des épreuves. Et qu'il se simplifie aussi.
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