Dans une ambiance côte ouest des Etats-Unis, deux hommes que tout sépare, l'un est policier, l'autre, Jack Bell, star du cinéma, se trouvent brutalement réunis par la mort d'un inconnu. De cette rencontre va surgir une attirance aussi violente qu'imprévue. Très beau livre sur la passion amoureuse, on peut cependant reprocher à Philippe Besson le décalage presque irréel qui existe entre le choix du sujet, éminemment psychologique et le style de rédaction emprunté au polar. Le policier est marié, sa femme attend un enfant. L'auteur explique l'homosexualité déclarée de son héro à un âge avancé par le fait d'attouchements subis pendant l'enfance, ce qui est assez moyennement crédible...Mais bon, pourquoi pas. Philippe Besson étonne par ailleurs en décrivant assez explicitement la relation physique des deux protagonistes, ce qui n'est pas courant dans la littérature. Et courageux de sa part dans une société où cela demeure un tabou. On regrette que l'histoire finisse mal, on s'est accroché aux personnages. L'acteur, que l'on attendait fourbe et imbu de sa personne, se révèle un être fragile, d'une sensibilité à fleur de peau. On entre dans l'intimité du couple, on la comprend, de l'intérieur. On adhère à leur amour, on mesure la nature et le contenu de leur union, à la fois identique et différente d'une relation hétérosexuelle. Identique parce que l'amour reste l'amour. Différente, car la relation entre deux personnes du même sexe, et dans le cas présent entre deux hommes, semble ne pas reposer sur une complémentarité mais sur une harmonie. C'est un beau livre, comme Besson sait les écrire.
A conseiller également du même auteur "L'arrière saison" huit-clos imaginé à partir d'un tableau de Hopper, et "Un garçon d'Italie". Sans doute d'autres encore que je n'ai pas lu à ce jour.
« Je valide l’inscription de ce blog au service Paperblog sous le pseudo popylen »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire