Son personnage de "bobo parisien branché" est bien loin de refléter la réalité de l'écrivain sensible et créatif, doté, à mon sens, d'un réel talent et d'une intelligence émotionnelle certaine. "Un roman français" ne mérite peut-être pas un Renaudot (les prix littéraires, vous savez ce que c'est) mais l'ouvrage présente un intérêt à bien des points de vue. J'avais beaucoup aimé 99 francs, L'amour dure 3 ans ou Windows on the word, roman réussi et audacieux : raconter la tragédie du 11 septembre deux ans à peine après son déroulement était un pari de taille. Beigbeder ne fait pas de voyeurisme et surtout relie l'événement, dans une fresque poignante, aux destins individuels de ses personnages . FB a également réuni dans son anthologie "Dernier inventaire avant liquidation", ses ouvrages préférés (les amis de mes amis étant mes amis...cela m'a permis de faire de belles découvertes comme La plaisanterie de Milan Kundera, de me pencher sur Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald ou Bonjour tristesse de Françoise Sagan...
Mais revenons-en à notre Roman français. L'histoire n'a rien de passionnant puisque le destin de FB est somme toute assez banal. Il raconte son enfance, son adolescente, se confie, lève le voile sur ses complexes, ses liens familiaux, avec simplicité et surtout grande sincérité. Il dit lui-même que "dans un roman, l'histoire est un prétexte, un canevas ; l'important c'est l'homme qu'on sent derrière, la personne qui nous parle". J'aime beaucoup sa définition de la littérature : "entendre une voix humaine" dans laquelle je retrouve mes motivations d'accroc du livre. Il ajoute "Racontrer une aventure n'est pas le but, les personnages aident à écouter quelqu'un d'autre, qui est peut-être mon frère, mon prochain, mon ami, mon ancêtre, mon double".
Mais revenons-en à notre Roman français. L'histoire n'a rien de passionnant puisque le destin de FB est somme toute assez banal. Il raconte son enfance, son adolescente, se confie, lève le voile sur ses complexes, ses liens familiaux, avec simplicité et surtout grande sincérité. Il dit lui-même que "dans un roman, l'histoire est un prétexte, un canevas ; l'important c'est l'homme qu'on sent derrière, la personne qui nous parle". J'aime beaucoup sa définition de la littérature : "entendre une voix humaine" dans laquelle je retrouve mes motivations d'accroc du livre. Il ajoute "Racontrer une aventure n'est pas le but, les personnages aident à écouter quelqu'un d'autre, qui est peut-être mon frère, mon prochain, mon ami, mon ancêtre, mon double".
"Je n'ai cessé d'utiliser la lecture comme un moyen de faire disparaitre le temps, et l'écriture comme un moyen de le retenir". C'est beau, hein ?
FB porte un regard intéressant sur les liens familiaux qui se distendent avec le temps. Petit enfant, on est proche de sa famille, de ses cousins, oncles et tantes. Avec le temps, on s'éloigne. Et puis notre personnaité se façonne, on apprend à cacher ses faiblesses et il devient difficile de se revoir. On est invité, "on trouve des escuses pour ne pas s'y rendre : trop d'angoisse, la peur d'être percé à jour".
Il s'interroge sur le bonheur, s'interroge sur lui-même et le monde qui l'entoure : "Mon frère monogamme serait-il plus heureux que moi ? je constate que la vertu et la foi semblent lui procurer plus de bonheur que mon hédonisme et mon matérialisme ; le vrai révolté, le seul fou, le grand rebelle de la famille, c'est lui. L'injonction capitaliste (tout ce qui est agréable est obligatoire) est aussi stupide que la culpabilité chrétienne (tout ce qui est agréable est interdit)".
Fréderic Beigbeder est de compagnie agréable et s'implique dans la relation avec son lecteur, ce qui est très appréciable. On entend une voix humaine quand on vous lit, monsieur Beigbeder.
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